Deux Fois Mis en Boîte

On savait déjà que la mort dotait les défunts de toutes les vertus, on sait aujourd'hui qu'elle les pare de tous les talents.L'éloge funèbre est à la mode, l'hommage populaire tendance, les selfies avec cercueil totalement hype, l'empaquetage en bleu blanc rouge en nette démocratisation. C'est ce que Stefan Zweig aurait pu appeler "la confusion des assentiments."Ce n'est plus "entre ici Jean Moulin" mais "entrez ici comme dans un moulin". Une France déboussolée se réfugie dans le...
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On savait déjà que la mort dotait les défunts de toutes les vertus, on sait aujourd'hui qu'elle les pare de tous les talents.L'éloge funèbre est à la mode, l'hommage populaire tendance, les selfies avec cercueil totalement hype, l'empaquetage en bleu blanc rouge en nette démocratisation. C'est ce que Stefan Zweig aurait pu appeler "la confusion des assentiments."Ce n'est plus "entre ici Jean Moulin" mais "entrez ici comme dans un moulin". Une France déboussolée se réfugie dans le mémoriel et la nostalgie doucereuse, la fausse unanimité qu'il procure.Comme un diabétique qui sirote en connaissance de cause un jus d'orange ou un publicitaire qui sniffe un rail de coke.Ce petit livre participe de cet élan funéraire, célébratoire , et, d'une certaine manière, festif, en rassemblant des parodies d'éloges funèbres ou d'oeuvres auxquelles étaient en train de travailler nos chers disparus.Chaque époque a les Bossuet et les Malraux qu'elle mérite. ..,