Juste une Petite Molécule

Sous forme d'un thriller medico-scientifique d'anticipation, l'auteur nous prévient d'un monde à venir. En ce début de XXIe siècle, nous entrons de plein pied dans l'ère de la culpabilisation sociale hystérique de tous nos excès. Nos désirs et nos pulsions sont à présent dans la ligne de mire des acteurs de santé publique (politiques et sanitaires).

Ne plus fumer (qui va devenir sûrement bientôt une forme de délit), consommer de l'alcool avec modération (deux verres par...
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Sous forme d'un thriller medico-scientifique d'anticipation, l'auteur nous prévient d'un monde à venir.
En ce début de XXIe siècle, nous entrons de plein pied dans l'ère de la culpabilisation sociale hystérique de tous nos excès. Nos désirs et nos pulsions sont à présent dans la ligne de mire des acteurs de santé publique (politiques et sanitaires).

Ne plus fumer (qui va devenir sûrement bientôt une forme de délit), consommer de l'alcool avec modération (deux verres par jour, bientôt 0g au volant, etc, etc), ne pas manger sucré, ne pas manger salé, deviennent des injonctions de plus en plus sthéniques de nos décideurs...Bref le temps est proche où notre vie entière sera normalisée, sûrement même nos relations amoureuses.

Une génération entière d'hommes politiques a été traumatisée par l'affaire du sang contaminé. Il importe leur donc maintenant d'ouvrir les parapluies et, plus loin, la logique de santé publique prend peu à peu le pas sur la liberté individuelle. Quel que soit le bord politique, mais c'est évidemment plus marquant depuis mai 2007, l'ère nouvelle qui nous est proposée sera celle de « l'homme performant ». Il nous faudra ainsi travailler plus et consommer plus ...pour le bien de tous. Ce sera donc tout naturellement le collectif qui primera sur l'individu.

Le siècle qui s'annonce risque ainsi fort d'être celui d'un formidable retour en arrière. Celui de la morale.

La réglementation et les avertissements en tous genres ( il n'est pas un spot de télé « alimentaire » qui n'omette de nous dire de faire du sport, de ne pas manger comme ceci ou comme cela) feront de ceux qui ne respectent pas la consigne des individus socialement incorrects, des malades ou des faibles, des pervers ou des déviants, qu'il faut faire rentrer dans le rang, voir soigner contre leur gré.

Plus encore, c'est la notion de plaisir qui est, dés à présent, en jeu. Biologiquement, il existe une petite molécule, synthétisée par le système limbique de notre cerveau, qui est responsable de cette agréable (très !) sensation, la dopamine. Ainsi, si l'on s'attaquait à ce neuromédiateur, la vie de la société ne s'en trouverait-elle pas simplifiée ? Fini les excès sources de dérapages en tous genres, fini les maladies de la dépendance (alcool, tabac, drogue, jeux...) et leurs conséquences sociales et économiques.

Mais attention, cette vision terrifiante n'est pas utopique, car c'est peut-être bien cela qui nous attend ...au bout du compte. Un monde normalisé sans excès et sans plaisir.

De plus, l'avènement fulgurant de la biotique (interface entre l'homme et la machine, qui va suivre une courbe exponentielle durant les décennies à venir) va bouleverser la place de l'homme dans son environnement et renforcer cette dérive vers le mythe de l'homme compétitif, ouvrant alors une voie royale à la manipulation génétique.

Sous forme d'un thriller d'anticipation (et non de science fiction !), l'auteur se propose de prévenir le lecteur du nouveau monde qui s'annonce où toute forme d'excès sera bannie, où l'interface entre l'homme et la machine sera si mince ...que l'homme sera la machine. Avant cela, viendra très bientôt le temps du vaccin contre le plaisir...Juste une petite molécule !

Mais ce ne sera qu'un début...