L' Ecuyère (1921) |
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Author:
| Bourget, Paul |
General Editor:
| commons by-sa, creatives |
ISBN: | 978-1-9833-8872-9 |
Publication Date: | Jul 2018 |
Publisher: | Independently Published
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Book Format: | Paperback |
List Price: | USD $12.00 |
Book Description:
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L'Ecuyère, par Paul Bourget de l'Académie Française. PREMIERE PARTIE: - Chapitre 1: - Un Coin d'Angleterre Rue de POMEREU. Tous les amateurs de chevaux, qui pratiquaient ce noble sport il y a trente ans et qui lui demeurent fidèles en dépit de l'automobile, se rappellent, avec un regret jamais consolé, M Robert Campbell, Bob Campbell, l'importateur breveté des poneys du Pays de Galles, le rival des Bartlett et des HENSMAN, le gros Bob, enfin. Il fallait le voir descendre les Champs...
More DescriptionL'Ecuyère, par Paul Bourget de l'Académie Française. PREMIERE PARTIE: - Chapitre 1: - Un Coin d'Angleterre Rue de POMEREU. Tous les amateurs de chevaux, qui pratiquaient ce noble sport il y a trente ans et qui lui demeurent fidèles en dépit de l'automobile, se rappellent, avec un regret jamais consolé, M Robert Campbell, Bob Campbell, l'importateur breveté des poneys du Pays de Galles, le rival des Bartlett et des HENSMAN, le gros Bob, enfin. Il fallait le voir descendre les Champs Elysées, dans son tonneau, avec son rouge visage, rasé de près, où luisaient des yeux d'un bleu si clair. La bête qu'il menait - rarement la même - était toujours un petit animal, bâti en hercule, qui mesurait un mètre trente deux, trente cinq - " treize mains ," disait-il dans son français traduit de l'anglais, - et elle allait, elle allait, dévorant l'espace de ses membres courts.... Le gros Bob était vêtu, hiver comme été, d'un complet coupé dans une de ces étoffes rudes qui sentent la tourbière, que l'on appelle Harris, à cause des îles où elles sont tissées. Il fumait une courte pipe en bois de bruyère. Quoiqu'il fût devenu, de par son métier, un des figurants du tout Paris élégant, il semblait échappé d'une lithographie du Punch, avec son haut chapeau d'un drap noir ou gris, suivant la saison, et son mufle de dogue, d'un flegme si intensément, si INSULAIREMENT impassible. Il parlait, et c'était une gageure, l'Anglais classique de l'ancien répertoire du Palais Royal, ne prononçait pas notre langue d'un accent plus cocasse. Il ne donnait pas à notre syntaxe des entorses plus audacieuses. Les avisés ne s'y trompaient point. Le gros Bob savait le français comme vous et moi, et, si vous débattiez un marché avec lui, vous deviez prendre bien garde que pas une nuance de vos phrases ne lui échappait.............