La Haine de Tous les Humains Envers Tous les Humains

Depuis la nuit des temps, l'amour des "nôtres" s'accompagne en général de la haine des "autres". mais aujourd'hui,à l'heure de la société-monde, les deux semblent devoir se confondre. Ce qui conduit à un paradoxe difficilement supportable, car amour et haine tendent à se changer l'un en l'autre, conduisant à une instabilité idéologique et psychique éprouvante. L'histoire des sociétés peut-elle aider à comprendre ce phénomène, même s'il n'a été qu'approché au plan de civilisations...
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Depuis la nuit des temps, l'amour des "nôtres" s'accompagne en général de la haine des "autres". mais aujourd'hui,à l'heure de la société-monde, les deux semblent devoir se confondre. Ce qui conduit à un paradoxe difficilement supportable, car amour et haine tendent à se changer l'un en l'autre, conduisant à une instabilité idéologique et psychique éprouvante. L'histoire des sociétés peut-elle aider à comprendre ce phénomène, même s'il n'a été qu'approché au plan de civilisations particulières par exemple ? Ce travail tente d'explorer la question à partir des exemples "canoniques" de la fin de la société gréco-romaine antique, ou de cas récents de mutation de mobilisations positives en haines sociétales (l'Allemagne nazie, le Cambodge des Khmers rouges, le Rwanda...). La clef de la compréhension du "pourquoi en est-on arrivés là" paraît être cachée dans un effet psychique collectivisable : la paranoïa, dont Freud soutenait que la devise était : "ce n'est pas moi qui t'aime, c'est toi qui me hais". Bref, une réversion d'amour en haine, et l'institution d'un miroir identitaire fatal. En société-monde, ce miroir-mouroir est-il en train de se former entre deux images du même Tout-Humain ? N'oublions pas que l'autoréférence est, comme paradoxe, une porte vers la folie individuelle ou collective.