La Vie des Bêtes (1923) |
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Author:
| Pergaud, Louis |
General Editor:
| commons by-sa, creatives |
ISBN: | 978-1-5498-7994-4 |
Publication Date: | Oct 2017 |
Publisher: | Independently Published
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Book Format: | Paperback |
List Price: | USD $8.00 |
Book Description:
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LE LIEVRE FANTÔME: - - Il passait pourtant quelque part, à moins qu'il ne fondît et s'évanouît comme une poudrée de neige au soleil du printemps, ce roi des capucins du FAYS, ce maître oreillard qui savait tous les tours, ce prince des bouquins qui roulait depuis des saisons et des saisons des générations de chiens. Cette fois, il avait à ses trousses MIRAUT, le plus fameux chien de tout le canton, et LISEE, le braco, un riche fusil, qui prenait bien des permis mais chassait quand même...
More DescriptionLE LIEVRE FANTÔME: - - Il passait pourtant quelque part, à moins qu'il ne fondît et s'évanouît comme une poudrée de neige au soleil du printemps, ce roi des capucins du FAYS, ce maître oreillard qui savait tous les tours, ce prince des bouquins qui roulait depuis des saisons et des saisons des générations de chiens. Cette fois, il avait à ses trousses MIRAUT, le plus fameux chien de tout le canton, et LISEE, le braco, un riche fusil, qui prenait bien des permis mais chassait quand même en tout temps, et ces deux gaillards là allaient lui donner du fil à retordre. La lutte commença un matin de novembre, un beau matin givré que la terre sonnait sous le talon, où le limier trouva son fret à cinquante sauts de son gîte, et, sans perdre un vain temps, comme les camarades moins expérimentés, à "ravauder" sur le pâturage, vint, après quelques coupes savantes, lui fourrer sans façon le nez au derrière. ROUSSARD lièvre comprit qu'il avait affaire à un maître et qu'il fallait gagner au pied. Alors, bondissant de son gîte, il fila comme un trait, allongé de toute sa longueur, ventre à terre, yeux tout blancs, oreilles rabattues, moustaches en avant, tandis que la bordée coutumière de coups de gueule suivait son déboulé. MIRAUT avait beau avoir bon jarret, il ne put longtemps soutenir la course à vue, d'autant que ROUSSARD, qui connaissait l'homme et n'ignorait pas la signification des coups de fusil, avait grand soin de profiter, pour se défiler, de tous les abris et de tous les couverts utilisables. Au bout de cinq minutes de ce train d'enfer, l'aboi du chien était à un kilomètre derrière lui... il avait le temps...................