Meursault et L'Autre

Là-bas, à Alger, tout le monde parle encore d'un certain homme qui n'a pas pleuré la mort de sa mère. Aujourd'hui, ils n'osent plus prononcer son nom. Ont-ils peur de le prononcer ou veulent-ils plutôt le chasser de l'histoire, du fil de la mémoire et des souvenirs ? Quand ils parlent de lui, ils le désignent plus par Meursault, Camus ou l'étranger, mais plutôt par l'Autre. Que veux-tu que je te dise de plus ? Cet Autre avait écrit plus de trente-deux mille...
More Description

Là-bas, à Alger, tout le monde parle encore d'un certain homme qui n'a pas pleuré la mort de sa mère. Aujourd'hui, ils n'osent plus prononcer son nom. Ont-ils peur de le prononcer ou veulent-ils plutôt le chasser de l'histoire, du fil de la mémoire et des souvenirs ? Quand ils parlent de lui, ils le désignent plus par Meursault, Camus ou l'étranger, mais plutôt par l'Autre.

Que veux-tu que je te dise de plus ? Cet Autre avait écrit plus de trente-deux mille mots dans son fameux roman l'Etranger mais pas la moindre trace d'un nom de chien. Pourtant, à Alger, y en avait des milliers, des milliers de noms de chien à cette époque-là. Pourquoi lui a-t-il ôté son nom ? Est-ce pour lui confisquer son identité, ou plutôt pour montrer son indifférence aux Autres.

Dans une fresque romanesque, Idir Hamdidouche, à travers un jeune lycéen de banlieue parisienne nommé Moh, s'est donné dans ce roman le droit d'aboyer, de parler, d'exister, de libérer son nom et sa langue. Ce livre est aussi un roman sur l'aliénation, la liberté et l'identité.