Tutelles Abusives

Entre la mise sous sauvegarde de justice puis de tutelle accélérée concernant ma tante qui ne souffre d'aucune pathologie et une lenteur excessive pour mon ami atteint d'une maladie neurologique, je vais franchir le Rubicon d'un univers médico-socialo-banco-judiciaire où tous les coups sont permis : abandon, perte de droits, dépeçage du patrimoine, aucune possibilité de remise en cause d'une mise sous tutelle, avec tout autour, des prédateurs dûment patentés qui sont le plus souvent...
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Entre la mise sous sauvegarde de justice puis de tutelle accélérée concernant ma tante qui ne souffre d'aucune pathologie et une lenteur excessive pour mon ami atteint d'une maladie neurologique, je vais franchir le Rubicon d'un univers médico-socialo-banco-judiciaire où tous les coups sont permis : abandon, perte de droits, dépeçage du patrimoine, aucune possibilité de remise en cause d'une mise sous tutelle, avec tout autour, des prédateurs dûment patentés qui sont le plus souvent véreux. Vous avez dit abus de faiblesse ? Mais qui abuse impunément de la faiblesse des plus vulnérables ? Pas toujours ceux que l'on croie !La chronique de Laëtitia Cherel sur France Info ne pouvait pas mieux tomber, il illustrait parfaitement ce que je vivais au sujet de ma tante qui séjournait en maison de retraite : « En France, 800 000 personnes sont placées sous tutelle ou sous curatelle. Un chiffre en constante progression. Or, les négligences, les escroqueries, les abus sont là aussi, de plus en plus fréquents. Peut-être parce que le système, tel qu'il est, le permet : Détournements d'assurances-vie, pratique courante de comptes pivots, mise sous tutelle abusive... En France, près d'un million de personnes sont placées sous protection juridique (tutelle, curatelle ou mesure de sauvegarde judiciaire). Un chiffre en constante progression. Or, les négligences, les escroqueries, les abus sont là aussi, de plus en plus fréquents. La tutelle est pourtant destinée à protéger les intérêts d'une personne dite vulnérable, c'est-à-dire dont les facultés mentales ou corporelles sont altérées et qui ne peut gérer seule ses biens.La mise en place de cette mesure de protection se fait en trois temps : d'abord, un proche, un médecin, une assistante sociale ou même le banquier de la personne concernée fait un signalement au tribunal d'instance. Ensuite, le juge des tutelles prend une décision en s'appuyant sur une expertise médicale, le plus souvent dispensée en moins de dix minutes. Enfin, il désigne un tuteur, ou "mandataire judiciaire". Dans la moitié des cas, il s'agit d'un membre de la famille. Dans l'autre moitié, d'un tuteur indépendant ou d'une association spécialisée. Il devient le mandataire de ce qu'on appelle un majeur protégé. À savoir qu'un tuteur a quasiment tous les pouvoirs, il gère l'argent de poche de son protégé, ses moyens de paiement, paye ses factures d'électricité, son loyer ou sa maison de retraite, gère son patrimoine et peut même vendre sa maison. Le grand problème des tutelles, c'est qu'il y a un grand écart entre les faits et la loi.Une personne peut être mise sous tutelle alors que son état ne le justifie pas, une expertise médicale par un médecin désigné par le juge, même s'il ne dure que cinq minutes, suffit à placer quelqu'un sous ce type de mesure de justice coercitive. Parmi les dysfonctionnements du système des tutelles, on dénombre de nombreux cas de négligences de la part des tuteurs. Certains oublient par exemple de donner de l'argent de poche à la personne placée sous leur protection, ou estiment qu'elle n'en a pas besoin, parce qu'elle vit dans une maison de retraite. Sans argent, ces personnes ne peuvent plus se payer leur abonnement à leur revue préférée, ou s'acheter à manger pour celles qui habitent encore chez elle ou encore s'acheter des vêtements neufs si elles sont en institution, puisque nombreux sont ceux qui héritent des habits de résidents décédés au lieu que leur tuteur leur en achète, même si le compte en banque du majeur protégé regorge d'argent. Ne parlons pas des comptes pivots qui regroupent plusieurs comptes individuels et qui sont rémunérés, les ventes de meubles et de biens immobiliers sans l'accord de l'intéressé ou encore le vol d'objets de valeur. »